Septembre 2016

GHT : un territoire défini par l’ars ou par les habitants ?

Les 850 établissements hospitaliers publics de France avaient jusqu’au 1er juillet dernier pour former les 135 groupements hospitaliers de territoire (GHT), sous la houlette des ARS, en lien avec les élus des territoires et la Fédération hospitalière de France, pour aboutir à des regroupements d’établissements qui tiennent compte des réalités du terrain, territoire par territoire, pour favoriser le travail en réseau (équipes médicales de territoire, consultations médicales avancées, développer la télémédecine).

Mais ces découpages administratifs passent parfois mal, comme à Brioude, en Haute-Loire. « Avec la nouvelle organisation voulue par l’ARS, le parcours de soins hospitaliers des habitants de Brioude comportera trois étapes : le centre hospitalier de Brioude, le centre hospitalier Émile-Roux [CHER] au Puy-en-Velay et si c’est plus grave, éventuellement, le CHU de Saint-Étienne puisque le CHER ne peut accueillir tous les malades, notamment en cas d’AVC », résume François Boudet, le président du comité de vigilance de l’hôpital de Brioude. Mais les Brioudiens voulant être rattachés au GHT de Clermont-Ferrand, plus facile à rejoindre par la route en hiver, se sont mobilisés (pétitions, manifestations, délégations au ministère de la Santé) pour faire valoir leurs arguments contre ceux de l’ARS de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et 40 médecins hospitaliers et libéraux ont paraphé leur pétition. Le 4 juillet dernier, le rattachement de Brioude au GHT du Puy-en-Velay était pourtant acté. Du côté de l’hôpital de Brioude, on joue l’apaisement. « Ces décisions de l’ARS font autorité sur nous, résume sobrement la présidente de la commission médicale d’établissement. Nous avons eu la garantie que les coopérations existantes seront maintenues dans le cadre du parcours de soins des patients. Nous continuerons à travailler avec le CHU de Clermont et d’Issoire. » Moins résigné, le président du comité de vigilance se prépare à déposer un recours gracieux pour demander l’annulation du décret de l’ARS.