Le Concours Médical
Décembre 2016

François Fillon : les dossiers critiques en protection sociale et en santé

Après avoir remporté 44 % des votes au premier tour de la primaire, François Fillon a recueilli 66,5 % des suffrages au second tour face à Alain Juppé (33,5 % des voix). Celui que les médias nationaux n’attendaient pas, mais que les internautes d’egora.fr avaient placé en tête de la compétition depuis plusieurs semaines, devant Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, gagne ainsi la primaire de la droite et du centre, sur un programme d’économies radical en matière de santé et protection sociale. Parmi les dossiers critiques en protection sociale et en santé, l’équilibre des comptes de l’Assurance maladie (AM), en dégraissant la fonction publique hospitalière non soignante et en allongeant le temps de travail de 35 à 37 heures sans augmentation salariale. L’ancien Premier ministre a, à plusieurs reprises, assuré qu’il faudrait augmenter la rémunération des médecins libéraux, « moins payés qu’un plombier après dix ans d’études », tout en n’acceptant qu’une liberté tarifaire encadrée pour ne pas trop pénaliser les patients. S’étant engagé à réaliser 100 milliards d’économies par an sur les dépenses publiques, dont 20 % sur l’AM, il devra dire comment.

Une fois président, il veut supprimer le tiers payant généralisé, recentrer les remboursements de l’AM sur les pathologies chroniques et les affections longue durée (ALD), instaurer une franchise pour tous et laisser la prise en charge des soins de confort (la « bobologie », autrefois appelée « petit risque ») aux organismes de protection complémentaire, qui interviendraient dans un panier de soins à la carte (les personnes à faibles revenus bénéficieraient d’une sorte de bouclier de sécurité leur assurant une garantie plancher et plafond de prise en charge). « C’est la mort de la Sécurité sociale », s’est étranglé le patron de la CGT, Pierre Laurent. Pour Marisol Touraine, focaliser l’assurance publique universelle sur les affections graves ou de longue durée et l’assurance privée sur le reste n’est « ni plus ni moins qu’une privatisation du système de santé. Outre le retour en arrière sur les valeurs de la France, elle représenterait un surcoût massif pour les familles, notamment pour les personnes âgées et les familles avec des enfants ». Au lendemain de son élection, François Fillon a réaffirmé son engagement pour que les personnes aux revenus modestes ne soient pas moins bien remboursées, voire qu’elles le soient mieux qu’aujourd’hui. Par ailleurs, il veut réserver l’aide médicale d’État (AME), hors mineurs, à quelques situations d’urgence et aux maladies graves et contagieuses.