Mercredi, Mai 24, 2017

SYSTÈME D’INFORMATION PARTAGÉ : pourquoi l'utiliser ?

La mise en oeuvre d’un SI partagé constitue un investissement significatif, financier mais également humain, pour les professionnels d’une maison ou d’un centre de santé. Comment choisir, pour quels usages et avec quels objectifs : tour d’horizon.
Fonctions et points d’attention. L’enjeu de la qualité des données Point de vue d’un jeune généraliste précurseur

Pour un nombre croissant de professionnels de santé, le dossier médical « traditionnel » sous format papier disparaît progressivement au profit d’un format électronique, auquel ils accèdent via leur logiciel métier. Dans le cas de l’exercice regroupé et des structures pluriprofessionnelles, ce logiciel métier acquiert une dimension supplémentaire et devient partagé, au service de la coordination de la prise en charge des patients. « Ces logiciels partagés ont un intérêt particulier pour les patients souffrant de pathologies chroniques et suivis au long cours, soit environ 15 % de la population qui représentent 80 % de l’activité du médecin, souligne le Dr Florence Maréchaux, médecin DIM et spécialiste du SI, qui a rejoint l’éditeur du logiciel Chorus (ICT) après avoir notamment travaillé à la Haute Autorité de santé. Leur objectif : permettre au bon professionnel d’accéder, là où il délivre les soins, à la bonne information, au bon moment, pour le bon patient ».

Quatre fonctions

Un logiciel pluriprofessionnel ou partagé est un logiciel qui répond à la fois :
– aux besoins quotidiens spécifiques de chaque professionnel pour prendre en charge ses patients, qu’ils relèvent ou non d’une prise en charge pluriprofessionnelle (tout comme un logiciel métier monoprofessionnel permettant le recueil de données cliniques à la facturation, en passant par la gestion des tournées pour les infirmiers) ;
– aux besoins de partage d’information entre les professionnels de santé prenant en charge un même patient. Il facilite la communication et la coordination des soins au sein d’une équipe et avec l’extérieur (DMP compatibilité, intégration de la messagerie de santé sécurisée), sans pour autant remplacer les échanges de vive voix entre les professionnels de santé ;
– aux besoins de l’équipe pour développer son organisation pluriprofessionnelle : réunions de suivi ou de concertation, gestion des données cliniques pour gérer des populations de patients, protocoles, analyse de pratique et mesure d’indicateurs…

Ces logiciels ont ainsi quatre rôles : « un rôle de dépositaire de l’information, un rôle de messagerie permettant aux professionnels de communiquer entre eux, un rôle de chef d’orchestre (alertes, fiches de suivi partagées, etc.) soutenant les professionnels dans la coordination des soins autour du patient ; et enfin un rôle de pilotage permettant le suivi d’indicateurs, l’identification de sous-groupes de patients en fonction des objectifs propres à l’équipe (identifier par exemple les patients diabétiques avec un HbA1c > 9 %)… », indique Florence Maréchaux.

 

Auteurs: 
Catherine Holué