Juin 2018

LA TÉLÉMÉDECINE. Bientôt consacrée, malgré les réticences ?

Vingt-cinq ans après la première expérimentation de télémédecine lancée en France, il est encore difficile de la concevoir comme un incontournable du parcours de soins. L’avenant tarifaire négocié par les partenaires sociaux constitue une étape importante.

 

Pas encore adoptée, la télémédecine fait beaucoup parler d’elle. Entrée dans le droit commun par l’article 54 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2018, c’est une pratique porteuse d’espoirs, mais aussi d’appréhensions. Alors que le décret définissant la télémédecine remonte à 2010, les cinq syndicats de médecins – la CSMF, la FMF, le SML, MG France et Le Bloc – commencent à rendre leur décision sur l’avenant négocié avec l’Assurance maladie pour le financement des actes de téléconsultation et de télé-expertise. La réponse devrait être favorable, et permettre la généralisation de la télémédecine dès le 15 septembre prochain. La CSMF et la SML ont déjà massivement approuvé le document. Seule la FMF refuse de signer en l’état à cause « des sous-rémunérations des actes de télémédecine », dénonce le président du syndicat, Jean-Paul Hamon.

 

DES AVANTAGES CERTAINS…

 

La téléconsultation, c’est-à-dire la consultation d’un professionnel par visioconférence, est ainsi en passe d’être accessible et remboursée pour tous les patients. Elle ne devra s’effectuer que si le patient a déjà rencontré au moins une fois le praticien, exception faite des patients ne disposant pas de médecin traitant ou en cas d’absence de celui- ci. La télé-expertise, une aide au diagnostic apportée par un médecin à un autre médecin à distance, sera remboursée et accessible pour les patients localisés en zones sousdenses, atteints d’une affection de longue durée ou résidant en Ehpad. Le tout dans le respect de la confidentialité, de la sécurisation et de la traçabilité des échanges. [...]