Février 2019

NÉGOS CONVENTIONNELLES. Nicolas Revel : « MSP et CPTS répondent à des missions qui doivent s’articuler »

Aveline Marques et Karen Ramsay
Le déploiement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) est au coeur des négociations conventionnelles.
Objectif : créer 1 000 CPTS d’ici fin 2022.
Nicolas Revel, directeur général de la Cnam, pose les enjeux des discussions.

 

Quelles seront les missions prioritaires des CPTS ?

Nicolas Revel : Ce sera à la négociation de le définir. Celle-ci portera principalement sur les CPTS mais elle devra traiter plus largement de la généralisation de l’exercice coordonné. Dans son plan « Ma santé 2022 », le président de la République a fait de la coordination et de l’organisation des soins de ville un enjeu clé de transformation du système de santé. On voit se dessiner deux échelles de coordination complémentaires : l’une, en proximité du patient, qui fait intervenir des professionnels exerçant au sein d’une même structure pluriprofessionnelle ou d’une équipe de soins primaires ; l’autre, à un niveau territorial plus large, avec la mise en place des CPTS. Nous aurons à travailler sur ces deux dimensions. Les CPTS doivent être une réponse à des besoins auxquels le professionnel ne peut répondre isolément. Seule une réponse collective est efficace. C’est le cas de l’accès aux soins : organiser l’accès à un médecin traitant pour des patients qui n’en ont pas et accéder à des soins non programmés afin d’éviter des prises en charge tardives ou des recours inappropriés aux services hospitaliers. Ce seront des missions socles. Mais les CPTS doivent aller au-delà : gestion des parcours des patients lourds et complexes, liaisons entre ville et hôpital, maintien à domicile, enjeux de prévention et de qualité des pratiques... Nous allons échanger avec les syndicats sur l’idée de relancer des démarches qualité. Les CPTS pourraient être un bon cadre pour les développer. Il y a aussi des enjeux de formation, sur l’accueil des stagiaires, externes et internes.