Avril 2019

MALADIES CHRONIQUES. Sophia contribue à améliorer le suivi du diabète et de l’asthme

Christine Maillard
Le service Sophia propose un accompagnement à distance aux patients diabétiques et asthmatiques. Objectif : les amener à modifier leur comportement vis-à-vis de l’observance des prescriptions(1) et de l’hygiène de vie.
D’une dizaine de départements en 2008, il a été élargi à tout le territoire jusqu’en 2013 pour les patients diabétiques, puis décliné en 2014 pour les asthmatiques.
De nouvelles études montrent des résultats significatifs dans le diabète et encourageants dans l’asthme.

 

Depuis 2015, 120 000 patients diabétiques « prioritaires » ont adhéré au service Sophia. En effet, après que les premières études d’impact ont montré que ce dispositif touchait davantage les personnes déjà motivées à mieux se soigner, l’Assurance maladie a cherché à mieux cibler les patients « en écart de soins » par rapport à ses propres critères, à savoir absence d’examen du fond d’oeil sur deux ans, de bilan rénal et d’examen dentaire sur un an ; ces patients prioritaires représentent plus d’un tiers des patients éligibles(2). Une étude couvrant la période 2014-2018 montre que, grâce à un accompagnement téléphonique renforcé assuré par un infirmier-conseiller en santé du service Sophia, un effet de rattrapage est observé chez ces patients par rapport à l’ensemble des adhérents pour la réalisation du bilan rénal annuel(3) , et de manière encore plus nette pour le fond d’oeil annuel(4).

Par ailleurs, chez les patients diabétiques adhérents de la première heure (en 2008), une étude d’évaluation du suivi pendant huit ans confirme que Sophia contribue durablement à une meilleure réalisation périodique des examens complémentaires : malgré un niveau de réalisation faible pour l’examen dentaire et l’ECG, ceux des deux dosages de l’hémoglobine glyquée annuels, du bilan rénal et du fond d’oeil annuels dépassent ceux du groupe témoin, respectivement de 2 à 4,7 points, de 2,5 à 8,8 points, de 2,2 à 7,1 points. « L’action de Sophia perdure dans le temps, mais, nuance Annelore Coury, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins, ces résultats restent en deçà des recommandations de la Haute Autorité de santé, sauf pour la réalisation de l’hémoglobine glyquée et du bilan lipidique. » Par exemple, « si le dosage de la créatininémie est bien réalisé à 80 %, l’analyse de la micro-albuminurie est encore insuffisamment prescrite et réalisée », précise Emmanuel Gomez, responsable du programme d’accompagnement Sophia.

 

1. Observance des sept examens de suivi recommandés : dosage de l’hémoglobine glyquée, bilan lipidique, fond d’oeil, examen dentaire, ECG, bilan rénal sanguin et urinaire, examen des pieds.
2. Sont éligibles au service : les patients diabétiques majeurs, en ALD et traités par antidiabétiques depuis au moins un an et ayant déclaré un médecin traitant. L’inscription peut être réalisée par le patient (en ligne ou par courrier) ou le médecin traitant, depuis amelipro (rubrique patientèle), à l’occasion d’une consultation.
3. Des 86 741 nouveaux adhérents de 2015, seuls 29,2 % l’avaient réalisé en 2014, avant leur adhésion, mais ils sont 44,5% à l’avoir fait dès 2016-2017 ; fin 2018, ils étaient 48,6 % contre 50,3 % pour l’ensemble des adhérents.
4. Pour le fond d’oeil : 42 % l’avaient réalisé avant l’adhésion ; 62 % en 2016-2017 après l’adhésion vs 67, 8 % pour l’ensemble des adhérents.