Septembre 2019

PORTRAIT. Sabrina Cecchin : une vie de doux labeur

Valérie Devillaine
Toujours en mouvement et « addict » au travail, le Dr Sabrina Cecchin, médecin généraliste, est à la tête de la MSP de Hautmont dans le Nord et présidente de l’Association pôle santé de l’Écluse (Apse), qui mène des actions de prévention et d’éducation à la santé.

 

« Promis, après, je ne vous embête plus. » C’est ainsi que commence le message que nous envoie le Dr Sabrina Cecchin, quelques minutes après notre entretien pour réaliser son portrait. Elle est intarissable ! Non sur elle – comme on l’espère quand il s’agit de rédiger un portrait – mais sur ses rencontres. Car toute sa carrière est une affaire de rencontres. Sa rencontre avec la médecine, elle la fait dès l’enfance, par un puzzle d’anatomie en 3D. « J’y ai beaucoup joué et, aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu devenir médecin. Ce n’était pas évident à l’époque. Mes parents sont d’origine étrangère (mère polonaise et père italien, NDLR) et nous n’avions pas beaucoup de moyens financiers. Mais ils m’ont transmis l’amour du travail et l’endurance. En optant pour la médecine, j’ai réalisé le rêve de ma mère, mais sans qu’on me l’ait vraiment imposé. Et je n’ai jamais regretté… » Sa thèse, qu’elle consacre à l’intérêt de la musique-communication pour les enfants hospitalisés, est encore l’occasion d’une « rencontre littéraire bouleversante » avec Boris Cyrulnik et la notion de résilience.

 

LE GOÛT DES AUTRES

Après ses études et quelques années en tant qu’urgentiste à Lille puis Maubeuge, elle a eu « envie de voir ce qui se passait en amont, comment et pourquoi les patients en arrivaient là, aux urgences… » Elle fait donc des remplacements, puis reprend la patientèle d’un médecin qui part à la retraite dans un cabinet en association. Comme les locaux deviennent vite trop exigus pour sa patientèle composée de beaucoup de mères et d’enfants, elle déménage ensuite, seule. Mais cet exercice isolé n’est pas fait pour elle. Elle choisit alors de s’installer, seule, mais dans un bâtiment qui abrite déjà un laboratoire d’analyses médicales et un masseur-kinésithérapeute notamment, et convainc une infirmière, Anne Glacet, de s’installer à côté d’elle : « Je lui ai dit “On peut faire de belles choses, tu me suis dans cette joyeuse galère ?” Et elle a dit oui. Dès ce moment-là, ça a été un point de non-retour. Elle est toujours là pour partager nos idées parfois... décalées mais toujours pleines d’humour et d’enthousiasme. »