Le Concours Médical
Juin 2020

CENTRE DE SANTÉ. Médecins retraités, au rapport !

Confrontée à une problématique de désertification médicale, la ville de Saumur (Maine-et-Loire) a misé sur ses médecins retraités pour créer un centre communal de santé. Une démarche qui finit par attirer de jeunes praticiens.

 

« Tout a débuté sous l’impulsion de la mairie de Saumur, préoccupée par le grand nombre de patients sans médecin traitant », explique le Dr Gilles Bontemps, médecin généraliste en cumul d’activité et coordonnateur du centre communal de santé. En effet, en 2016, 8 000 habitants de l’agglomération n'en avaient pas, indique la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de Maine-et-Loire. Inspirée par un projet similaire mis en place dans la ville de Laval, la municipalité sollicite, en février 2018, deux médecins du territoire pour leur faire part de son projet. « J’étais à la retraite depuis un an et j’avais en tête de reprendre une activité, se souvient Gilles Bontemps qui a exercé pendant près de quarante ans aux Rosiers-sur-Loire, à 17 km de Saumur. J’ai donc décidé d’y participer. »

Novembre 2018. Le centre communal de santé – financé par le centre communal d’action sociale (CCAS) et des dotations de l’agglomération, de la Région, de l’agence régionale de santé (ARS) et de la CPAM – ouvre ses portes dans un quartier prioritaire de la politique de la ville car « notre analyse des besoins sociaux avait notamment révélé un non-recours de cette population aux services de santé », souligne Yves Leprêtre, directeur général des services de la ville de Saumur, du CCAS et du centre communal de santé. Dix médecins généralistes, tous retraités, y sont recrutés pour dispenser des consultations de médecine générale, à raison d’un jour travaillé par semaine et de deux praticiens présents quotidiennement. Tous sont salariés du CCAS, « ce qui représente un grand intérêt car nous n’avons plus de gestion administrative à notre charge », souligne le médecin.

Afin d’éviter toute concurrence, le centre de santé est accessible uniquement aux personnes sans médecin traitant ou en cas d’absence des médecins libéraux. À ce jour, 1 700 dossiers patients ont été ouverts.