Le Concours Médical
Mars 2015
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Réseaux de soins : des avancées à pas feutrés

Gaëlle Desgrées du Loû
Entretien
Un an après l’adoption de la loi Le Roux, les réseaux de soins mutualistes se développent à grande vitesse. Alors que se poursuit la concertation sur la loi de Santé, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, s’est montrée rassurante pour les professionnels de santé libéraux, le 19 février, au Sénat : « Il n’y aura pas de dispositions soumettant les médecins libéraux à des prescriptions de la part des complémentaires de santé ». Interview croisée entre Étienne Caniard, président de la Mutualité française, et le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), dont les chemins et intérêts commencent à se rapprocher.

 

Entre 2012 et 2014, la part des Français ayant accès à un réseau de soins a progressé de 34 %. Cela correspond-il à un effet de la loi Le Roux, à une attente des adhérents aux complémentaires santé ou à une attente des professionnels ?

Étienne Caniard : Cette augmenta­tion en optique, dentaire et audio­prothèse résulte sans aucun doute de l’attente des patients. Les ad­hérents perçoivent bien l’intérêt, tant dans la qualité des soins que dans la maîtrise du reste à charge, de bénéficier des réseaux qui leur sont proposés. Les professionnels quant à eux ont vite compris leur intérêt de s’inscrire dans cette démarche.

Jean-Paul Ortiz : C’est bien évidem­ment l’impact de la loi Le Roux qui a permis la mise en place de ré­seaux de soins, qui, je le rappelle, exclut les médecins qui se sont élevés contre ce dispositif. L’argu­ment essentiel étant de dire que l’optique, le dentaire et l’audiopro­thèse étaient des domaines partiel­lement désertés par l’Assurance maladie obligatoire, ce qui n’est pas le cas pour les médecins. La mise en place de réseaux de soins correspond à des objectifs qui sont économiques pour les complémen­taires et c’est bien pour cette rai­son que nous y sommes fermement opposés. Leur idée est d’avoir un impact sur les aspects tarifaires. Or, aujourd’hui, quand on voit les tarifs médicaux pris en charge par l’Assurance maladie obligatoire, on se demande comment on peut imaginer baisser ces tarifs qui sont déjà dans une échelle très basse à l’échelon européen. Toutes les spé­cialités cliniques sont aujourd’hui très sous-cotées.

Contributions

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