En Angleterre, les médecins généralistes ont un fort pouvoir de gestion sur l’ensemble du système de santé
L’Angleterre, comme les autres pays européens, est confrontée à des problématiques communes telles que le vieillissement de la population, l’augmentation de l’espérance de vie, la montée des maladies chroniques et le développement des polypathologies, tout cela sur fond de crise économique. En 2010, le gouvernement de coalition a répondu à ces problématiques par un livre blanc, Equity and Excellence : Liberating the NHS, préconisant un ensemble de mesures dont la plupart seront mises en oeuvre deux ans plus tard, en 2012 dans le cadre du Health and Social Care Act.
La réforme menée se veut très restructurante pour le National Health System (NHS). Elle repose sur la volonté du gouvernement de coalition de concilier une réduction drastique des dépenses publiques tout en préservant un budget de la santé d’un montant de 110 milliards de livres, soit 8 % du PIB et environ 25 % des dépenses publiques. Mais ce budget étant « gelé » en valeur nominale, compte tenu de la hausse continue des besoins, cela équivaut en réalité à imposer une économie de 20 milliards de livres sur trois ans ! Autrement dit, les économies générées par une meilleure efficience du NHS doivent permettre de faire face à la demande croissante des besoins. Pour atteindre un tel objectif, le pouvoir de décision est très largement transmis aux professionnels de santé, réduisant d’autant la place de l’État.
La nouvelle organisation dissocie soins et santé publique
Les soins reposent sur 211 Clinical Commissioning Groups (CCG), véritables groupements locorégionaux de santé composés de professionnels, majoritairement des médecins généralistes (environ 40 000), qui se voient allouer les 3/4 du budget du NHS pour « commissionner » les services (soins hospitaliers, médecine de spécialités et soins de santé mentale) et les biens (tels que les médicaments) de santé.
NHS England, structure nouvellement créée, autorise et aide les CCG dans leur rôle d’achat de soins. Ces CCG peuvent déléguer un pouvoir de gestion à n’importe quel prestataire dès lors qu’il respecte les standards de qualité et de coût définis au niveau du NHS, le plus important contrat de délégation négocié à ce jour par un CCG s’étant fait au profit d’une structure strictement privée, Virgin Care, avec un contrat annuel d’une valeur de 300 millions de livres. Virgin Care a également pris la gérance d’un hôpital à Surrey, situation qui est désormais loin d’être un cas unique.
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Commentaires
pietrin le
Système de santé anglais : médecine à 3 vitesses
Les family Physicians anglais soient les médecins généralistes sont liés par des quotas, nombre de prescriptions de médicaments, d'examens complémentaires...qu'ils ne peuvent dépasser. De plus, ils sont considérés comme omniscients et donc peuvent se dispenser d'avis spécialisés qui de toute façon rentre dans leurs limites fixées par les quotas. Le nombre d'erreur diagnostique est de 50%, sans que leur responsabilité médicale soit impactée.
La médecine anglaise, pour avoir de la famille anglaise justement, est réellement à deux vitesses et dépend essentiellement du contrat d'assurance contractée entre patient et assureur avec pour chaque soins une demande de prise en charge même chez le médecin généraliste. Certains contrats nationaux imposent une limite au nombre de consultations d'un médecin dans le mois ou dans les trois mois. Ce qui en cas de persistance de la symptomatologie oblige le patient à aller chez le spécialiste lui même en consultation libérale pure et dure de dure. Le spécialiste le meilleur de la région ou le plus connus. Le patient aura alors une batterie d'examens et un traitement qu'il devra payer de sa poche si il en as les moyens.
RIEN N'EST A ENVIER AU SYSTÈME DE SANTÉ ANGLAIS : C'est un système à trois vitesses et la NHS n'est qu'un système statistique. C'est le monde des bisounours de la santé publique.