Mars 2017

FFMPS. Des acquis porteurs d’avenir

Vous avez aussi obtenu des évolutions juridiques favorables aux maisons de santé pluriprofessionnelles.

Dr Pierre de Haas : Oui, nous avons en particulier agi pour la création de la Société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA), officialisée par un décret de mars 2012, afin de disposer d’un statut juridique adapté à notre exercice. Dans le domaine du partage de l’information médicale, notre travail avec la CNIL et le ministère de la Santé s’est traduit dans la loi du 10 août 2011 : les professionnels de santé exerçant au sein des maisons de santé et ayant adhéré au projet de santé peuvent accéder à l’ensemble des données médicales de leurs patients, sous réserve du consentement exprès de ceux-ci.

Avez-vous quelques regrets ?

Ma seule déception est de ne pas avoir convaincu les politiques de passer vraiment à l’acte en termes d’investissement budgétaire pour les équipes de soins primaires. J’ai fait beaucoup de lobbying, de tribunes, de travail de conviction pour montrer que le travail en équipe est l’avenir, et je crois avoir gagné cette bataille des idées. Mais dans les faits, l’investissement dans les NMR n’est pas à la hauteur des enjeux : il était de 17 millions d’euros pour 400 équipes en 2016, bien loin des 50 millions dédiés aux Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA), des 150 millions pour les réseaux de santé et du milliard d’euros pour le paiement à l’acte dans la nouvelle convention médicale ! En sept ans de mandat, il y avait beaucoup de choses à faire, mais en tant qu’éternel optimiste, j’aurais voulu aller encore plus vite.

Qu’en est-il de la structuration de la FFMPS ?

La fédération nationale regroupe 23 fédérations régionales et compte des correspondants dans toutes les régions sauf en Basse-Normandie, aux Antilles et dans l’Océan indien. C’est aujourd’hui un acteur reconnu, comme le montre le succès de ses journées annuelles où se déplacent notamment les autorités de santé. Le renforcement des fédérations régionales afin d’aider les professionnels sur le terrain, notamment via le réseau de facilitateurs, me semble une priorité pour la nouvelle équipe. Nous avons ouvert le champ du possible, il faut maintenant soutenir les collègues.