Mars 2017

FFMPS. Des acquis porteurs d’avenir

Dr Pascal Gendry

Le Concours médical : Que ressentez-vous en accédant à la présidence de la fédération ?

Dr Pascal Gendry : Succéder à Pierre de Haas est une grosse affaire, il a mis la barre très haut ! Ses actions ont permis la reconnaissance des MSP, la mise en oeuvre d’outils juridiques et de financement appropriés, l’atteinte du millier de structures… Nous saluons son travail et son militantisme. La FFMPS doit aujourd’hui à la fois poursuivre cette dynamique et se mettre davantage au service des fédérations régionales.

Comment va se traduire cette évolution ?

Sur le terrain, il nous faut passer de l’époque des militants dévoués à une phase de fonctionnement pérenne des MSP en termes de système d’information, de coordination, de protocolisation, et commencer à sortir des murs pour mener des actions au niveau du territoire. La professionnalisation des échanges internes et externes à la MSP, notamment, est un axe fort. Les équipes manifestent la volonté d’être accompagnées dans cette progression. Le développement de la facilitation est un moyen de les aider : de niveau 1 pour inciter les professionnels à se regrouper et accompagner les projets naissants, de niveau 2 pour la mise en oeuvre d’une démarche qualité, de l’auto-évaluation, l’intégration des usagers dans le projet de santé, les actions de territoire. La fédération nationale va aussi faciliter les échanges entre les régions, faire remonter les expériences du terrain vers les pouvoirs publics, promouvoir l’homogénéité entre les régions soutenues par leur ARS et celles qui le sont moins. Nous allons recruter un coordinateur national.

L’évaluation des pratiques en équipe de soins primaires fait-elle partie des enjeux ?

Oui, démontrer l’efficacité des prises en charge des patients sur le plan médico-économique est important, comme a commencé à le faire l’Irdes*. La création de l’association Soins pluriprofessionnels innovation recherche (SPP-IR) en septembre 2016 participe de cette démarche, avec des travaux de recherche qui vont être lancés prochainement. En matière de système d’information, nous avons aujourd’hui un nouvel enjeu de production des données au sein des équipes. Les logiciels labellisés peuvent désormais le faire, mais la grande majorité des professionnels n’a pas encore découvert l’intérêt du codage et a besoin de formation. Au niveau régional, nous commençons à mutualiser nos moyens pour recruter des médecins DIM. Quant à la Haute Autorité de santé, elle a la volonté de construire des indicateurs pour le suivi des patients chroniques, notamment dans les MSP qui sont un lieu d’innovation dans les prises en charge.